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Les pépinières, premier pas vers la reforestation

Le saviez-vous ? Les Comores souffrent du taux de déforestation le plus élevé au monde entre 2000 et 2010. C’est le constat initial qui a guidé Dahari dans la gestion des ressources naturelles. Aujourd’hui, dans le cadre du programme de lutte contre la déforestation, l’ONG a mis en place des pépinières communautaires dans lesquelles poussent des arbres forestiers et des fruitiers.

 

Le programme de gestion communautaire des ressources naturelles se dessine sur le terrain depuis début 2014, en partenariat avec le CIRAD et grâce à un financement de l’Union Européenne. Les premières pépinières ont été mises en place en mai 2015 dans les trois villages pilotes : Adda, Outsa et Ouzini. On y fait pousser des arbres fruitiers tels que l’avocatier, le mandarinier et l’arbre à pain. Après quelques années, ces espèces apporteront des compléments de revenus aux propriétaires terriens. Les villageois ont aussi décidé de planter le mkindri mkindri, le fouantsi, et le mpapa. Ce sont des arbres forestiers endémiques, qu’il est important de sauvegarder, pour le patrimoine des Comores et pour la biodiversité. Les pépinières sont qualifiées de communautaires : les arbres sont multipliés, entretenus et surveillés par les comités de gestion de chaque village.

 

Les comités de gestion sont composés d’habitants du village, agriculteurs pour la plupart. Afin d’exercer leur rôle de gestion des pépinières, ils ont reçu une formation spécifique. Les formations ont été données par l’équipe de l’association Ulanga de Mrémani. La partie théorique était focalisée sur les notions de base pour la mise en place d’une pépinière, à savoir : le rôle des arbres, les types de pots selon les plants, le cycle végétatif des plants, la taille idéale d’un sauvageon, la technique de collecte des sauvageons dans la forêt, la préparation du site pour la mise en place de pépinière, la qualité du sol, le remplissage des pots, l’arrangement des pots, l’entretien des plants et l’arrosage.

La partie pratique de la formation a débuté par une collecte de sauvageons, en les arrachant de manière à ce que la racine principale ne soit pas coupée. Puis, après avoir légèrement taillé les feuilles et éliminé certaines racines secondaires, les participants ont effectué la mise en pot des sauvageons. Au total, six jours de formation ont été organisés dans les trois villages, et 3500 plants ont été mis en pots à cette occasion.

Aujourd’hui, les pépinières comptent environ 4000 plants, dont les plus grands atteignent une hauteur de 30 à 50 cm. L’entretien des pépinières par les communautés est une réussite, et nous nous préparons à effectuer un premier reboisement au mois de décembre 2015  dans la zone Hamkabu pour le village d’Adda, Magouni  pour le village de Ouzini et Ngambo pour Outsa.