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Des actions de reboisement pour réhabiliter les terres dégradées du village de Jimilimé aux Comores

Le village de Jimilimé, au nord de l’île d’Anjouan (Ndzuani), a été désenclavé en 2009 par une route le reliant avec le village de Bambao Mtsanga. La commune n’a malheureusement pas pu échapper au phénomène de déboisement excessif des milieux naturels.

Ce phénomène s’explique aussi par l’intensification des activités agricoles non durables comme la coupe de bois pour le marché de la distillation. Le village dispose actuellement de plus de 20 alambics fonctionnels. À l’entrée du village, on peut observer des sols dégradés et dépourvus de couvert arboré. Ce constat est alarmant pour les habitant.es.

Des campagnes de reboisement menées par l’ONG Dahari Comores

Depuis 2018, Dahari Comores collabore avec Initiative Développement pour appuyer le développement du projet reboisement responsable pour répondre aux besoins croissants en bois. Cette initiative permet également de régénérer les sols pour avoir plus de terres cultivables. Il est en effet nécessaire de trouver des solutions durables tout en mettant en place une gestion raisonnée des ressources naturelles.

Ces campagnes de reboisement se basent sur une approche holistique à travers la mise en place de tests de réhabilitation des terres dégradées avec une dizaine d’agriculteur.trices. Chaque année, 30 000 arbres sont plantés et suivis dans le village.

Depuis 2015, la gestion des actions de campagne de reboisement par Dahari s’inscrit dans une politique de préservation de l’environnement : des ressources naturelles en eau à Jimilimé et des bassins versants de la forêt de Moya. Ces actions permettent aussi de lutter contre l’érosion et le changement climatique avec le soutien des communautés. Ces actions contribuent aussi aux efforts de conservation d’importantes zones pour la biodiversité comme les dortoirs de chauve-souris Livingstone, une espèce menacée d’extinction.

Dans l’ensemble des villages, elle permet aussi aux agriculteurs.tices et aux groupes accompagnés par Dahari Comores de se former à l’agroforesterie et à la plantation d’arbres dans leur parcelle. Ces pratiques génèrent des produits aussi divers qu’utiles (fourrage, médicaments, etc…) tout en bénéficiant aux écosystèmes (fertilisation, protection des ressources naturelles en eau, etc…).

La jeunesse de Jimilimé s’engage aussi pour l’environnement et la biodiversité à travers ces campagnes de reboisement

Après avoir obtenu sa licence à l’université des Comores (site de Patsy à Anjouan), Moumine, comorien de 33 ans, retourne dans son village natal pour travailler la terre. Selon lui, le taux de chômage du pays est élevé et il est difficile d’accéder à des postes dans la fonction publique. Il a donc pris une parcelle d’environ trois hectares appartenant à sa mère pour commencer ses projets agricoles. Les membres de sa famille lui disaient que « cette terre n’est plus une terre, il ne faut pas gaspiller ton temps ».

Après une visite en compagnie des techniciens de Dahari, il partage ses souvenirs de cette parcelle qui était boisée d’espèces forestières et à croissance rapide. Cette parcelle autrefois exploitée pour la production de cultures vivrières est aujourd’hui difficile à exploiter.

Moumine a accepté de faire partie des premiers volontaires à s’engager dans le projet de réhabilitation des terres dégradées. À lui seul, il a planté 600 arbres entre 2018 et 2020. Parmi elles, on trouve du grevillea, du gliricidia, du sapin, de l’arbre à pluie ainsi que du filao et du bois noir. Il s’agit des espèces à croissance rapide pour la préservation du sol. Cette première expérience avec Moumine a permis à Dahari d’optimiser la gestion du reboisement grâce à l’adaptation de ces arbres sur la zone.

Ces plantations font l’objet d’un travail de suivi depuis le lancement du projet. Le taux de survie des arbres avoisine les 80% : un résultat particulièrement appréciable. Un suivi de plusieurs années permettra de confirmer les premiers résultats de la réhabilitation des terres dégradées. Moumine s’engage à offrir le meilleur de lui-même pour que sa parcelle soit un modèle pour les autres agriculteurs.tices du village. Au cours des saisons, il espère que cette actualité les motive à réhabiliter d’autres hectares de terres dégradées et abandonnées.

N’hésitez pas à consulter nos articles de blog pour plus d’informations sur l’importance de la biodiversité aux Comores !