Lorsque la nuit tombe et que la lueur des étoiles devient notre seule compagne, il y a un monde bien différent qui s’éveille. Dans l’obscurité, les Roussettes de Livingstone prennent leur envol, traversant les cieux en quête de nourriture.
Depuis 2018, en collaboration avec l’Université des Comores et Bat Conservation International, nous effectuons des suivis individuels des Roussettes avec des tags GPS pour comprendre comment cette espèce endémique des Comores utilisent le paysage.
Notre technicien Badrane Ben Ali Abdou nous communique des informations sur l’évolution du travail.
Les étapes d’identification des arbres clés
24 chauves-souris équipées de cette technologie de traçage nous dévoilent progressivement les arbres fréquentés pour leur alimentation et leurs sites dortoirs grâce à des points de localisations provenant des tags GPS.
« Après avoir collecté les données GPS des Roussettes que nous avons tagué, nous identifions des endroits souvent fréquentés à l’aide de SIG. Ensuite, nous organisons des visites sur les lieux identifiés pour identifier les arbres fréquentés sur place » dit Badrane.
» Une fois sur les lieux, nous utilisons les données extraites des tags pour identifier l’arbre proche du point GPS indiqué. »
75% des arbres d’alimentation sont des espèces indigènes
« Ensuite nous identifions l’espèce d’arbre en observant les fruits qu’il possède, la qualité des fleurs adulte ou sèche et la présence de bourgeon floral. Nous pouvons reconnaitre les noms de la plupart des arbres en nous référant à notre base de données pour avoir une certitude du type d’arbre. » À cette étape, nous pouvons aussi remarquer la présence ou l’absence de morsures de chauves-souris pour déterminer s’il se nourrit des éléments de l’arbre.
Depuis le mois d’août, nous avons étudié 270 arbres de 26 espèces différentes sur 16 familles. 75% de tous les arbres visités sont des espèces indigènes.
Ces infos vont orienter les programmes de reboisement de Dahari en maximisant la plantation des espèces importants pour la Roussette. Les zones et arbres clés dans le paysage vont également être intégré dans le programme des accords de conservation.
Dévoiler les sites dortoirs
Ce travail permet également l’identification des sites dortoirs des chauves-souris.
« En tenant compte de la fréquentation continue de la chauve-souris au repos, nous pouvons aussi constater s’il s’agit d’un site dortoir. Avant de se prononcer, l’équipe doit effectuer une surveillance sur les lieux pendant 24 heures et compter le nombre d’individus qui fréquente les arbres aux environs. »
Le programme de suivi des arbres ouvre une fenêtre pour continuer à préserver les chauves-souris de Livingstone et leur rôle essentiel sur la forêt.
Pour en savoir plus de l’utilisation des tags GPS sur les chauves-souris.