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Nuit internationale de la Chauve-souris : Protéger ces espèces et conserver les écosystèmes des Comores

Les chauves-souris comptent parmi les animaux les plus méconnus de la planète. Parce qu’elles sont actives la nuit, nous ne voyons pas souvent les nombreux points de contact entre les chauves-souris et les humains, mais il s’avère que les chauves-souris sont des éléments essentiels de notre vie quotidienne !

Les petites chauves-souris insectivores (plus de 1 000 espèces différentes dans le monde) mangent des milliards d’insectes chaque nuit : elles sont le meilleur moyen de lutter contre les parasites naturels, en attrapant les moustiques et les papillons de nuit qui nuisent aux humains et détruisent les cultures. Le guano produit par les chauves-souris est riche en nutriments et utilisé pour fertiliser les sols dans le monde entier. Les grandes chauves-souris frugivores et nectarifères pollinisent les arbres fruitiers en se déplaçant de fleur en fleur et dispersent les graines dans le paysage en volant. Les graines peuvent donner naissance à de nouveaux arbres fruitiers ou forestiers, et les chauves-souris maintiennent ainsi un écosystème sain.

La roussette de Comores © Manuel Ruedi (via inaturalist.com)
La roussette de Seychelles © Anne Laudisoit (via inaturalist.com)
La roussette de Livingstone © James Morgan

Il existe dix espèces de chauves-souris aux Comores, dont huit se trouvent à Anjouan : cinq petites chauves-souris insectivores et trois chauves-souris frugivores. Parmi les chauves-souris frugivores, la roussette des Seychelles (Pteropus seychellensis) est facilement repérable sur l’île, car elle aime se percher en grands groupes près des arbres fruitiers. La roussette des Comores (Rousettus obliviosus), beaucoup plus petite et de couleur gris-brun, vit dans des grottes et ne sort que la nuit pour se nourrir de nectar. La chauve-souris la plus emblématique de l’archipel des Comores doit être la troisième espèce de chauve-souris frugivore : la roussette de Livingstone (Pteropus livingstonii). Cette grande chauve-souris sombre n’est présente que sur Anjouan et Mohéli, où elle se perche en petits groupes dans les montagnes. Elle est très menacée, car l’espèce perd son habitat naturel : les forêts nuageuses comoriennes.

Installation Tag GPS © Dahari

Depuis 2012, nous travaillons sur la protection de la population de Roussette de Livingstone d’Anjouan.  Par an, deux comptages des chauves-souris sont effectués pour surveiller l’évolution de la population et avons mis en place des accords de conservation avec les propriétaires terriens qui ont des dortoirs à chauves-souris sur leurs champs. Ces dortoirs sont de grands et vieux arbres que les propriétaires ont acceptés de ne pas couper pour que les chauves-souris aient un endroit où rester à l’avenir. Depuis 2018, en collaboration avec l’Université des Comores et Bat Conservation International, nous suivons des individuels roussettes avec des colliers GPS pour comprendre comment ces animaux utilisent le paysage : où se trouvent les arbres importants pour l’alimentation et les dortoirs pour les chauves-souris ? Et comment ces chauves-souris contribuent-elles à un paysage sain ?

Site dortoir des Roussettes de Livingstone à Moya-Anjouan, photo © Dahari

Ces recherches sont nécessaires pour permettre aux communautés de protéger et de régénérer les ressources des chauves-souris et de veiller à ce que ce trésor comorien soit préservé pour les générations futures.

En savoir plus sur les initiatives de suivi des chauves-souris frugivores !