Coordinateur stratégique chez Dahari, Misbahou raconte son séjour en Angleterre. Il a bénéficié d’une bourse de Darwin et a suivi une formation de six mois pour renforcer ses capacités en matière de conservation de la biodiversité.
Comme j’avais mentionné dans mon blog datant du mois de décembre de l’année dernière sur ce prestigieux fellowship, il s’agit d’une bourse Darwin attribuée au personnel local des projets de l’Initiative Darwin réalisés dans des pays riches en biodiversité. Ce qui a été le cas pour moi dans le cadre du projet Engagement Communautaire pour le développement Durable aux Comores (ECDD), projet financé par l’Initiative Darwin et l’agence française de développement entre janvier 2010 et Décembre 2013. Le but de cette bourse est de renforcer les capacités du personnel local en matière de conservation de la biodiversité.
Après avoir passé deux mois à Madagascar entre septembre et octobre 2013 avec des organisations expérimentées dans le domaine de la conservation de la biodiversité à savoir Blue Ventures et Durrell Madagascar, la prochaine étape de cette formation devait se dérouler en Angleterre avec des organisations partenaires de l’ONG Dahari à savoir Bristol Zoological Society et Durrell Wildlife Conservation Trust. L’objectif était surtout de participer à une formation de 12 semaines sur la conservation des espèces menacées d’extinction (Durrell Endangered Species MANagement, DESMAN) à Durrell Conservation Academy à Jersey.
Un mois avant mon départ pour l’Angleterre, j’ai fait quelques tests sur mon niveau d’anglais et le résultat n’était pas aussi satisfaisant que je le pensais. Suite à ce test, j’ai été admis à International House of Bristol, une école de formation en langue anglaise pour des étudiants étrangers désirant poursuivre des études dans les universités anglaises.
Le 26 novembre 2013, j’ai quitté les Comores pour Nairobi, c’est la où je devais prendre le visa pour Angleterre. Sans trop de difficultés, j’ai pu obtenir mon visa et le 30 novembre 2013 je suis arrivé à Londres. Je n’ai pas eu des difficultés à l’aéroport de Heathrow. J’ai pu me débrouiller pour trouver mon chemin. Pour être honnête, j’ai imité ce que les autres faisaient. A la sortie de l’aéroport j’ai tout de suite reconnu la personne venue me chercher, car elle avait écrit mon nom sur un papier. On m’a conduit à ma famille d’accueil. Le fait d’aller habiter dans une famille d’accueil n’était pas très facile à imaginer pour moi ; par contre c’était une occasion pour m’exprimer quotidiennement en anglais.
Le lendemain de mon arrivée, j’ai tout de suite commencé ma formation en anglais à IH Bristol qui a duré dix semaines. Cet apprentissage était une étape clé pour la suite. En effet, je devais me rendre à Jersey pour 12 semaines de formation destinée à des professionnels qui travaillent dans le domaine de la conservation. Le but étant de renforcer mes capacités sur la gestion de projet de conservation des espèces menacées d’extinction.
Cette formation se déroule tous les ans et je suis le seul comorien qui a eu la chance d’y participer. Tous les modules dispensés ont été très utiles. Nous avons reçu des cours théoriques et pratiques dans plusieurs thématiques à travers lesquels certains cadraient bien les domaines d’intervention de l’ONG Dahari. Nous avons également eu des périodes de relaxation en participant à des événements emblématiques de l’île de jersey à l’instar de Commonwealth Day.
Tout au long de cette formation, j’ai acquis des nouvelles connaissances dans plusieurs domaines tels que la gestion de projet de conservation en général, les techniques de facilitation, le management et le leadership, l’élaboration de plan d’action pour la conservation de la biodiversité, l’élaboration de projet et de dossier de financement. J’ai aussi bénéficié de l’apprentissage des aspects pratiques comme les techniques de collecte des données et d’échantillonnage sur le terrain. J’ai également beaucoup appris sur l’importance du Zoo et son rôle dans la conservation des espèces menacées à travers la reproduction en captivité, l’utilité de la génétique et de l’importance du système d’information géographique pour la conservation de la biodiversité.
Ce fut également l’occasion de partager des expériences pratiques enrichissantes avec les membres du staff de Durrell au Zoo sur leurs expériences pointues dans la conservation.
En dehors de la formation, j’ai beaucoup appris au niveau personnel. Le fait de vivre au quotidien avec des gens de différentes cultures m’a permis d’ouvrir mon esprit et d’apprendre énormément sur les différentes approches utilisées dans d’autres pays pour la conservation de la biodiversité puisque les 12 participants à cette formation étaient originaires de 11 pays différents.
Toutefois, les premières semaines en Angleterre étaient difficiles pour moi, le fait de me trouver dans un pays étranger avec une culture totalement différente de la mienne et surtout avec des habitudes alimentaires nouvelles. En plus, je devais m’adapter à un climat diamétralement opposé au mien ce qui n’a pas été facile pendant les premiers mois. Heureusement, le soutien mutuel que portait chacun à l’autre tout au long de la formation a fait qu’en dehors des cours, nous avons vécu comme une famille. La diversité culturelle et linguistique a solidifié l’esprit d’équipe et à mon avis c’est cette diversité qui constitue la richesse de cette formation DESMAN.
Ma formation en Angleterre a été l’expérience la plus importante que je n’ai jamais faite. Elle m’a permis de créer des liens avec mes collègues participants à travers lesquels nous pouvons partager des expériences dans le cadre de la conservation de la biodiversité. Maintenant, il est temps de mettre en pratique toutes les connaissances acquises tout au long de cette formation afin de contribuer à l’essor de l’ONG Dahari dans son élan sur la conservation de la biodiversité.
Merci à l’Initiative Darwin pour les financements et à Bristol Zoological Society et Durell Wildlife Conservation Trust pour les soutiens que vous m’avez apportés.