Alors que Dahari est à la recherche d’un nouveau.elle coordinateur.trice pour son programme agricole en ce début d’année 2021, nous vous proposons une interview croisée de Sven et Brunilda, deux anciens du poste qui ont gardé une relation spéciale avec Dahari. Extraits de l’entretien.
Quel a été votre parcours avant de rejoindre Dahari ?
Sven – Après avoir suivi une formation d’ingénieur en agriculture tropicale en Belgique, j’ai travaillé dans une coopérative agricole au Cameroun et dans la cartographie au Mali. J’avais une expérience de 3 ans avec une bonne connaissance dans le développement territorial et la mise en place de champs-écoles-paysans au moment d’arriver chez Dahari.
Brunilda – J’ai décroché mon diplôme d’ingénieure agronome grâce à un master en Développement rural décroché à l’IRC de Montpellier. J’ai ensuite connu plusieurs postes de conseillère agricole, chargée de mission, coordinatrice de projets pour des services de l’État et pour des ONG en Amérique du Sud, France métropolitaine et Mayotte.
Quels aspects du poste vous avez apprécié le plus ?
S. – J’ai énormément apprécié la variabilité et l’équilibre entre les diverses responsabilités : stratégie, technique, gestion d’équipe et admin. L’environnement de travail est très dynamique, l’équipe de gestion et de direction te responsabilise et te donne de l’autonomie, tu mélanges tout ça à une bonne dose de terrain et tu obtiens une excellente expérience. Le programme de développement agricole m’a intéressé pour plusieurs raisons : l’approche intégrée entre différents secteurs, l’approche paysage et le focus sur l’agriculture durable et les petits agriculteurs. Dahari est aussi un organisme avec une équipe très motivée qui fait preuve d’un niveau d’engagement que je n’ai jamais retrouvé dans une autre structure. J’ai aussi adoré le terrain et les magnifiques paysages d’Anjouan !
B. – La réussite du pilotage des activités agricoles au service d’un projet de gestion de ressources naturelles m’a demandé une grande mobilisation et le renforcement de nombreuses compétences : gestion des ressources humaines, adaptation de techniques agricoles, logistique, développement de complémentarités avec d’autres secteurs de l’ONG… et tout cela en faisant face aux imprévus du quotidien ! L’aspect innovant des projets m’a également laissé d’excellents souvenirs. Nous avons, par exemple, mis en place la multiplication vivrière à partir de vitro plants et diffusé la technique PIF.
Comment votre expérience chez Dahari vous a-t-elle servi personnellement et professionnellement ?
S. – J’ai quitté Dahari parce que je devais rentrer en Belgique pour des raisons personnelles, mais je serai bien resté quelques années de plus ! Mon poste m’a permis de grandir en tant que responsable de département et d’apprendre à gérer une équipe. Cette expérience de presque trois ans avec une forte autonomie de travail m’a permis d’accroître ma confiance en moi et d’obtenir un poste au siège de l’une des plus grandes ONG belges en tant que coordinateur de leurs programmes en Afrique de l’Ouest.
B. – Sur le plan professionnel, cette mission a été un tremplin vers des postes à haute responsabilité dans des structures d’envergure internationale. J’ai pu décrocher un poste de coordinatrice nationale dans une grosse ONG grâce, entre autres, à toutes les compétences que j’ai pu développer en la matière chez Dahari. J’ai aussi pu renforcer mes relations au sein du réseau d’acteurs associatifs de l’océan Indien ! Sur le plan personnel, il est indéniable que cette expérience m’a permis de développer ma capacité d’adaptation à une culture et un contexte différent.
Quelle attache gardez-vous avec Dahari et pourquoi ?
S. – Après avoir quitté Dahari en 2014, j’ai continué à les suivre et les appuyer. J’ai d’abord effectué une mission de suivi pour évaluer les évolutions du département agricole en 2016 et puis j’ai pris part à l’atelier stratégique agricole en 2019. Aujourd’hui encore, j’appuie Dahari depuis fin 2019 sur l’amélioration de leur système de suivi-évaluation. Grâce à cette initiative, une grande partie des données seront bientôt collectées via ce qu’on appelle les MDC – Mobile Data Collection systems – en utilisant les tablettes et smartphones. C’est encore une fois l’aspect innovant de Dahari qui fait ses preuves. Je reste engagé auprès de Dahari aussi parce que l’équipe est sympathique et c’est une organisation qui a une grande volonté de continuer à évoluer.
B. – Depuis que j’ai quitté Dahari, j’ai continué à m’informer par le biais de la page Facebook et le site web ainsi qu’en maintenant le contact avec certains membres de l’équipe. J’ai aussi effectué un certain nombre de missions de consultance et j’ai été très agréablement surprise de constater l’évolution assurée par l’ONG depuis 4 ans. Dahari a grandi, muri et s’est énormément renforcée pour devenir un acteur reconnu par son sérieux et engagement sur l’Union des Comores. Avec l’association nous partageons une vision similaire sur l’approche développement (ascendant, participatif, répondant aux besoins des agriculteurs accompagnés), l’éthique (transparence et clarté), la stratégie de préservation des ressources naturelles (l’approche holistique proposée permet d’atteindre la pérennité par le biais d’une approche territoriale pluridisciplinaire !), l’innovation (qui, avec la remise en question, sont des outils clefs dans la construction des activités) et la gestion des ressources humaines (renforcement constant des compétences des équipes locales).
Pouvez-vous nous résumer votre expérience chez Dahari en trois mots ?
S. – Engagé, inspirant & connecté fortement avec le terrain.
B. – Enrichissante, cohérente, passionnante.