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Une journée de formation pour échanger autour de l’agroforesterie à Anjouan

Comment arriver à des systèmes de gestion durable des ressources naturelles ? Comment intégrer et planter les arbres dans les champs ? Comment répondre aux besoins des agriculteurs ? Quelles pratiques agroforestières privilégier ?… Autant de questions et de thèmes qui ont été abordés le 21 janvier lors d’une journée de formation délivrée par le Dr Emilie Smith Dumont, formatrice et spécialiste des systèmes agroforestiers et Misbahou Mohamed, Directeur Technique de l’ONG Dahari.

Organisée par l’Université de Bangor et le Centre Mondial d’Agroforesterie (ICRAF) et avec l’appui financier de Darwin Initiative, à travers le projet « Approche paysagère pour améliorer la biodiversité et la résilience des moyens de subsistance aux Comores », cette formation portait sur les principes de sélection, de multiplication et de gestion des arbres pour promouvoir l’adoption de pratiques agroforestières durables sur l’île d’Anjouan.

Qu’ils soient techniciens agricoles, travaillant dans des ONG ou dans des Centres Régionaux de Développement Economique (CRDE), agent de la Direction de l’Environnement et des Forêts et de l’Agriculture ou enseignant chercheur, ils étaient 27, dont 8 femmes, à s’être rassemblés pour participer à la formation et avaient tous un lien avec la gestion des ressources naturelles à Anjouan, et plus particulièrement avec les arbres.

Au cours de la journée, les formateurs ont présenté aux invités un outil participatif et évolutif intitulé « Arbres Utiles », conçu pour appuyer la prise de décision concernant la sélection et la gestion des arbres pour des interventions agroforestières. Cet outil a été créé en compilant les résultats de la recherche participative avec l’information scientifique disponible à propos des espèces d’arbres locaux dans un format accessible et simple pour aider dans la prise de décision afin de planter le bon arbre pour le bon endroit. Cette première version de l’outil recense 77 espèces d’arbres (natifs et exotiques) et capitalise différentes informations sur ces arbres : noms vernaculaires et locaux des espèces, services rendus (fertilisation, lutte contre l’érosion, réclamation des terres dégradées, stabilisation des cours d’eau, biodiversité), produits de l’arbre (bois de chauffe, fourrage, bois de construction, médicaments, fruits…) ou encore des attributs clés (haie vive, recépage, tuteurs vivants).

Durant les exercices d’application, les formateurs ont pris soin de rappeler aux participants les précautions à prendre avant d’introduire une nouvelle espèce d’arbre dans un milieu ou de promouvoir des espèces exotiques. En effet, certaines espèces peuvent devenir « invasives » ou « envahissantes » et impacteraient de manière négative les écosystèmes.

La formation s’est poursuivie et des thèmes comme la multiplication des arbres (directives pour la production de semences, la multiplication végétative…) et la gestion des arbres (élagage, étêtage, recépage, éclaircie…) ont été abordés.

« Quelle(s) espèce(s) sont à recommander pour un reboisement à Anjouan ? », à la fin de la journée, les participants pouvaient affirmer qu’il n’y a pas une ou plusieurs espèces à promouvoir, mais que tout dépend de la zone de plantation, des besoins des communautés locales et des services souhaités : “Le bon arbre, au bon endroit et pour la bonne personne”.