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Vers la restauration des forêts des Comores

Introduisant notre approche d’accords de conservation forestier individuel

Aujourd’hui, c’est la Journée Mondiale des Forêts. Pour cette occasion, nous partageons avec vous le travail que nous faisons pour conserver et restaurer les forêts indigènes de l’île d’Anjouan. Depuis 2015, nous avons conclu des accords avec des propriétaires de parcelles pour conserver sept sites dortoirs de la roussette de Livingstone, une espèce en danger critique d’extinction.

Maintenant, nous sommes très heureux d’annoncer la mise en œuvre imminente d’un programme d’accords de conservation individuels à grande échelle pour conserver davantage la forêt indigène.

Anjouan a perdu 80 % de ses forêts naturelles entre 1995 et 2014¹

Anjouan a perdu la majeure majorité de sa forêt indigène au cours des dernières décennies grâce à un des taux de déforestation les plus élevés au monde. Cette perte de forêt menace non seulement la survie d’espèces endémiques, mais entraîne également des changements environnementaux sur l’île qui posent de graves problèmes sociaux. La disparition de la forêt a réduit les réserves en eau disponible et la fertilité des sols et l’érosion a entraîné l’envasement des récifs. Bien que les communautés travaillant à proximité de la forêt soient conscientes du problème, les efforts antérieurs pour renverser la tendance ont rencontré de nombreux défis.

C’est pourquoi nous avons décidé d’adopter une nouvelle approche : les accords de conservation individuels. L’idée de base est que les agriculteurs concluent un accord avec Dahari pour la conservation de la forêt, en s’engageant à ne pas défricher des terres boisées ou de couper des arbres natifs dans leur parcelle. En échange, ils recevront des matériaux ou des ressources financières de la part de l’ONG.

Appuis de scientifiques pour élaborer le modèle

Depuis avril dernier, nous travaillons à l’élaboration d’un programme d’accords robuste et adapté au contexte d’Anjouan. Les professeurs Julia Jones et Owen Lewis, respectivement des Universités de Bangor et d’Oxford aux Royaume-Uni, se sont rendus à Anjouan l’année dernière pour commencer à concevoir le programme. Dr Edwin Pynegar travaille sur place avec nous depuis octobre, apporte l’expérience et les connaissances de son rôle précédent, où il travaillait dans l’établissement des accords de conservation en Bolivie.

Nous sommes également très heureux de recevoir les conseils d’un groupe d’experts internationaux sur les accords de conservation, et de travailler avec des experts comoriens sur le régime foncier d’Anjouan et d’autres aspects juridiques.

Retour des agriculteurs sur la nouvelle approche

Nous avons interrogé des agriculteurs travaillant au bord de la forêt pour savoir comment ils utilisent leur terre ? pourquoi ils décident de couper des arbres, et ce qu’ils pensent d’un accord équitable ?
Dans les semaines et mois à venir, nous multiplierons les entretiens et les discussions de groupe. Nous lancerons ensuite une étude pour évaluer scientifiquement l’impact des accords sur la déforestation, la biodiversité et les ressources en eau.

Le programme sera bientôt proposé aux agriculteurs des hautes terres d’Anjouan et nous signerons une première série d’accords d’ici fin septembre. Le programme sera déployé progressivement au cours des prochaines années, dans le but de conserver au moins 1000 hectares de forêt indigène d’ici à 2027.

 


¹Guy Boussougou, Yao Télesphore Brou, Ibrahim Mohamed. Changements de la couverture forestière dans l’île d’Anjouan entre 1995 et 2014. Spatial Analysis and GEOmatics conference, SAGEO 2015, Nov 2015, Hammamet, Tunisie. hal-01478236