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Journée Mondiale des Droits des Femmes

À l’occasion de la Journée Mondiale des Droits de la Femme, nous adressons nos meilleurs vœux à toutes les femmes comoriennes. Nos mobilisatrices Raïssa Bakari et Haboulati Said dans le secteur du Développement Rural, ont partagé dans un interview, leurs perceptions du travail dans le monde professionnel, notamment l’exercice de leurs fonctions chez Dahari. 

Je m’appelle Raïssa Bacar Abdou originaire de Mutsamudu. J’ai fait mes études à l’Université d’Antanarivo (Master 2 en anthropobiologie et développement durable). Je suis mobilisatrice sociale chez Dahari dans la zone de Adda, Jandza et Magnassini.

Pourquoi avez-vous choisi Dahari ?

J’ai choisi de travailler chez Dahari car j’ai su qu’ils œuvrent sur le développement au niveau communautaire et la protection de l’environnement, et les bonnes pratiques pour la protection et sauvegarde de notre environnement.

À quels défis/difficultés avez-vous dû faire face dans le milieu professionnel en tant que femme ?

Selon nos mœurs et coutumes, ce n’est pas facile pour une femme d’approcher des hommes : les réunir et discuter avec eux. Mais par rapport à ce qu’on fait en tant que mobilisatrice, on se doit d’approcher les gens, faire connaissance avec eux et de se familiariser au sein de leur communauté. Le plus grand défi qu’on a relevé en tant que femme, c’est d’approcher les hommes dans les places publics pour discuter avec, chose qui ne se fait pas en temps normal. La tradition veut que les femmes n’aillent pas dans les places publiques ou il n’y a que des hommes. Avec le temps, on a su comment faire pour les approcher et gagner leur confiance au point qu’il ne nous dénigre pas en disant que nous sommes des femmes, mais il nous écoute et nous soutient sur tout ce qu’on fait.

Quand est-ce que vous vous êtes sentie valorisée en tant que femme dans le milieu professionnel ?

Souvent on travaille avec des hommes et tout ce que l’on propose est prise en compte. Ils ne vont pas dire que c’est une idée venant d’une femme, on se concerte ensemble, prévoit ensemble, organise et accomplissent ce qu’on entreprend pour arriver à nos objectifs. Quelques fois, ils nous mettent à la tête de certaines activités sans se dire que c’est une femme, elle ne va pas y arriver. Dans la communauté quelquefois on nous sollicite dans des groupements masculins pour gérer des conflits ou autre problème, c’est ça qui me fait sentir valoriser.

Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux jeunes filles qui souhaitent faire carrière dans le développement/conservation ?

J’encourage les femmes à faire carrier dans le domaine de l’agriculture et de l’environnement, car le combat qu’on mène pour une alimentation saine concerne tout le monde. La protection de notre environnement et la conservation de notre biodiversité nécessitent la participation de tout un chacun.

Je m’appelle Haboulati Saïd Salim originaire de Ouani, j’ai une Licence en Science de la Terre et de l’Environnement. J’ai fait mes études à Patsy- Université des Comores. Je suis mobilisatrice chez Dahari et je m’occupe principalement de la zone de Ngandzalé, Salamani et Ouzini.

Pourquoi avez-vous choisi Dahari ?

J’ai choisi de travailler avec Dahari car je veux participer au développement de mon pays. Entant que mobilisatrice sociale, on travaille dans les différentes communautés ce qui nous permet d’être en contact directement avec pas mal de personne et de s’intégrer au sein de leur communauté. Ils veillent aussi à la sauvegarde et la régénération des forêts.

À quels défis/difficultés avez-vous dû faire face dans le milieu professionnel en tant que femme ?

La plus grande difficulté que j’ai dû faire face dans le milieu du travail en tant que femme, c’est « l’intégration ». Selon nos coutumes, être femme n’est pas choses faciles surtout si tu dois faire face à un groupement masculin et leur faire adhérer à vos pensées. Il y a aussi le fait qu’on devait dormir au terrain et à cette époque, on n’avait qu’une seule chambre. Le jour où tous les techniciens étaient sur le terrain, on ne pouvait pas tous passer dans la chambre. Nous étions donc obligées d’aller dormir chez des gens pour passer la nuit. La famille de loin se soucie de notre bien-être si tout va bien ou pas. Nous n’étions pas vraiment tranquilles, mais grâce à l’intégration, on a réussi à surmonter cette étape. L’Administration de Dahari a aussi fait le tout pour avoir des locaux bien équipés. À présent, sur tous les villages où on travaille, on arrive à trouver le confort.

Notre intégration s’est bien passée au point que les gens nous ont adopté. Ils se sont alliés à notre cause à tel point que parfois ils nous aident même à organiser les rassemblements. À présent, j’ai le luxe de dire que les gens ne sont plus difficiles vis avis de nous.

Quand est-ce que vous vous êtes sentie valorisée en tant que femme dans le milieu professionnel ?

Les moments où je me sens le plus valoriser c’est lors de la prise de décision. On est tous là homme et femme à partager les mêmes idées et nos propositions à nous ne sont pas refoulé sois-disant que nous sommes femme. Au contraire, nos idées sont aussi prises en considération et en ce moment-là je sens que j’ai aussi ma pierre à apporter à l’édifice : c’est ça qui me fait le plus plaisir. Au sein de notre équipe, il y a aussi cet esprit-là, car on nous fait participer sur différents ateliers où nos avis compte égal à égale de ceux de la direction par exemple.

Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux jeunes filles qui souhaitent faire carrière dans le développement/conservation ?

Notre biodiversité est menacée et ce ne sont pas seulement les hommes qui arriveront à faire avancer les choses. Nous les femmes, nous avons aussi notre rôle à jouer.  Cela nécessite la participation de tout le monde sans exception. Ceux et celles qui se sentent prêts et préparer à faire avancer les choses pour le développement de notre pays.